OpenAI lâche Mixpanel après une fuite de données : ce qu’il faut savoir
Le 25 novembre dernier, OpenAI a reçu un coup de fil qu’aucune entreprise n’a envie de recevoir. Mixpanel, la plateforme d’analyse web qu’ils utilisaient pour suivre l’activité sur leur API, venait de se faire pirater. Résultat : les noms et adresses email de certains utilisateurs se sont retrouvés dans la nature.
La réaction d’OpenAI ? Immédiate. Ils ont coupé les ponts avec Mixpanel sur-le-champ. Pas de deuxième chance, pas de période de transition. Rideau.
Avant de paniquer, sachez que vos conversations ChatGPT, vos mots de passe et vos infos bancaires n’ont pas bougé. On parle ici de métadonnées, ce qui reste embêtant, mais c’est loin d’être la catastrophe annoncée par certains titres sensationnalistes.
Ce qui s’est vraiment passé
Revenons aux faits. Le 9 novembre, un pirate s’introduit dans les systèmes de Mixpanel. Comment ? Via une technique qu’on appelle le « smishing », c’est-à-dire du phishing par SMS. Vous savez, ces messages qui vous font croire que votre colis est bloqué ou que votre compte bancaire a un problème.
Seize jours plus tard, Mixpanel prévient enfin OpenAI de l’ampleur des dégâts. Entre temps, le pirate a eu largement le temps de récupérer ce qu’il cherchait.
Qu’est-ce qui a fuité exactement ? Des informations que vous auriez probablement données sans réfléchir sur un formulaire en ligne :
- Votre nom et votre email – Votre ville, votre région, votre pays.
- Le navigateur et le système d’exploitation que vous utilisez.
- Les sites depuis lesquels vous visitez l’API OpenAI.
- Votre identifiant d’utilisateur ou d’organisation.
Pris séparément, chaque élément semble anodin. Mis ensemble, ces données forment un petit dossier sympa pour quelqu’un qui voudrait vous piéger avec un email bien ciblé. Genre : « Bonjour Jean de Lyon, nous avons remarqué une activité suspecte sur votre compte API OpenAI depuis Chrome… »
Le bon côté des choses ? Aucun mot de passe, aucune clé API, aucune conversation et aucune info de paiement n’ont été touchés. Les serveurs principaux d’OpenAI sont restés intacts. C’était juste la couche d’analyse, la partie qui observe ce qui se passe sans vraiment y toucher.
OpenAI réagit vite
Dès la notification du 25 novembre, OpenAI n’a pas traîné. Ils ont suspendu Mixpanel illico. Plus question de laisser ce prestataire analyser quoi que ce soit sur leurs systèmes. Ils ont lancé leur propre enquête pour vérifier que rien d’autre n’avait été compromis et ont contacté directement les personnes concernées.
Du côté de Mixpanel, la PDG Jen Taylor a annoncé toute une série de mesures : sécurisation des comptes piratés, déconnexion de toutes les sessions actives, changement des identifiants sensibles, blocage des adresses IP suspectes et réinitialisation généralisée des mots de passe des employés.
Bref, du grand ménage. Mais pour OpenAI, c’était déjà trop tard. La confiance était rompue. Fin du partenariat, point final.
Qui est vraiment touché ?
Contrairement à ce que certains articles ont pu laisser entendre, tout le monde n’est pas concerné.
Si vous utilisez simplement ChatGPT pour discuter, poser des questions ou générer du contenu, vous pouvez dormir tranquille. Vos conversations n’ont jamais transité par Mixpanel. Elles restent sur les serveurs d’OpenAI, bien à l’abri.
En revanche, si vous êtes développeur et que vous passez par la console API d’OpenAI (platform.openai.com), vos métadonnées de connexion ont peut-être été exposées. Pas vos clés API, pas vos projets, juste des infos sur comment et d’où vous vous connectez.
Pour les entreprises qui utilisent l’API en backend, sans passer par l’interface web, vous n’êtes probablement pas dans le lot.
Pourquoi ça devrait vous intéresser
Cet incident rappelle une vérité gênante : même les géants de la tech dépendent de prestataires externes. Et ces prestataires, aussi sérieux soient-ils, peuvent se faire pirater.
OpenAI a beau avoir des milliards en infrastructure et des équipes de sécurité au top, ils restaient vulnérables aux failles d’un tiers. C’est le maillon faible de la chaîne, celui auquel on ne pense pas toujours.
Pour vous, entrepreneur, freelance ou responsable IT dans une PME, la question à se poser est simple : qui d’autre a accès à vos données ? Quels outils tiers utilisez-vous sans vraiment vérifier leur niveau de sécurité ?
Mixpanel était pourtant une référence. Des milliers d’entreprises leur faisaient confiance. Résultat : un SMS piégé a suffi pour tout faire basculer.
Ce que vous devez faire maintenant
OpenAI recommande à tous les utilisateurs concernés de prendre quelques mesures immédiates :
- Activez l’authentification à deux facteurs sur votre compte développeur. C’est la base. Sans ça, un simple mot de passe volé suffit à accéder à tout.
- Changez votre mot de passe OpenAI. Même si techniquement il n’a pas été compromis, mieux vaut ne pas prendre de risque.
- Restez vigilant face aux emails suspects. Vous risquez de recevoir des tentatives de phishing bien ciblées dans les prochaines semaines. Vérifiez toujours l’adresse de l’expéditeur, ne cliquez pas sur des liens douteux et appelez directement le support en cas de doute.
- Surveillez l’activité de vos clés API. Si vous voyez des appels inhabituels ou des consommations anormales, régénérez vos clés immédiatement.
Pour les équipes en agence ou en PME, c’est aussi le bon moment pour former vos collaborateurs. Rappelez les règles de base : ne jamais répondre à un email demandant des identifiants, toujours vérifier les domaines d’expéditeur, signaler toute tentative suspecte.
Questions que vous vous posez sûrement
Mes conversations ChatGPT ont-elles été exposées ?
Non. Seules les métadonnées analytiques de la plateforme API ont été touchées. Vos échanges avec ChatGPT sont restés confidentiels.
Dois-je changer ma clé API ?
Elle n’a pas été compromise, mais par précaution, vous pouvez la régénérer. Et si ce n’est pas déjà fait, activez l’authentification à deux facteurs.
Est-ce que ça remet en question la fiabilité d’OpenAI ?
OpenAI a réagi vite et communiqué de façon transparente, ce qui est plutôt rassurant. Mais cet incident montre qu’ils restent dépendants de tiers, et ça, c’est un point de vigilance pour l’avenir.
Comment savoir si je suis concerné ?
OpenAI envoie des notifications directes aux personnes touchées. Vérifiez votre boîte mail, y compris les spams. Vous pouvez aussi vous connecter à votre compte pour consulter les alertes officielles.
La leçon à retenir
La sécurité n’est jamais acquise. C’est un travail constant, qui demande de rester en alerte, de vérifier ses fournisseurs et de former ses équipes.
Pour vous qui utilisez l’IA dans votre activité, que ce soit pour automatiser des tâches, créer du contenu ou servir vos clients, cet incident doit vous rappeler l’importance de protéger vos accès. Un compte piraté, ce n’est pas juste un désagrément technique. C’est votre réputation, vos données clients et votre business qui peuvent trinquer.
Activez la double authentification partout. Vérifiez régulièrement qui a accès à quoi. Formez vos équipes aux bons réflexes. Et si vous avez le moindre doute, n’hésitez pas à nous contacter pour un audit de sécurité personnalisé.
Restez prudent, restez informé. Parce qu’en 2025, ce n’est plus une option.







