Elon Musk construit une ferme solaire à Memphis : du greenwashing ou un vrai virage vert ?
Vous connaissez Elon Musk. L’homme qui promet Mars, qui vend des voitures électriques et qui maintenant, veut faire tourner ses supercalculateurs à l’énergie solaire. À Memphis, sa société xAI vient d’annoncer qu’elle va installer une ferme solaire de 88 acres près de son centre de données Colossus. Sur le papier, ça sonne bien. Dans les faits ? C’est un pansement sur une jambe de bois.
Cette installation solaire produira environ 30 mégawatts d’électricité. Pas mal, non ? Sauf que le site en consomme plus de 400. Faites le calcul. On parle de 2 % des besoins réels. Pendant ce temps, 33 turbines à gaz naturel tournent à plein régime pour alimenter les serveurs qui font fonctionner l’intelligence artificielle de xAI.
Memphis suffoque pendant que les machines calculent
Depuis que Colossus a démarré, les habitants de South Memphis ont remarqué quelque chose. L’air a changé. Des chercheurs de l’université locale ont mesuré une hausse du dioxyde d’azote dans l’atmosphère. Ce gaz, produit par la combustion du gaz naturel, attaque les poumons. Les personnes asthmatiques le sentent passer.
Le quartier n’est pas n’importe lequel. South Memphis compte parmi les zones les plus pauvres et les plus noires de la ville. Une communauté qui a déjà encaissé des décennies de pollution industrielle. Aujourd’hui, elle se retrouve au pied d’un data center géant qui crache ses fumées.
Musk avait promis que les turbines seraient juste là « en cas d’urgence ». Un système de secours, quoi. Mais les analyses thermiques indépendantes racontent autre chose. Sur les 35 turbines installées, 33 fonctionnent presque en continu. Pas vraiment ce qu’on appelle un plan B.
Une ferme solaire qui cache la forêt
Alors oui, xAI construit du solaire. Les autorités de Memphis ont même approuvé un projet encore plus ambitieux : 550 acres, 100 mégawatts, pour alimenter une future extension du site qui accueillera 550 000 processeurs Nvidia. C’est déjà ça.
Mais mettons les choses en perspective. Une fois tous les projets terminés, le site consommera environ 1,5 gigawatts. Pour vous donner une idée, c’est l’équivalent d’une ville de taille moyenne. Même avec la grande ferme solaire de 100 MW, on ne couvre qu’une fraction de la demande. Le reste ? Du gaz naturel.
Musk a aussi parlé d’installer des batteries Tesla Megapack pour stocker l’énergie et stabiliser le réseau. C’est utile, personne ne dit le contraire. Mais une batterie, ça ne crée pas d’électricité. Ça la stocke. Si l’énergie vient du gaz au départ, le bilan carbone reste lourd.
Vous utilisez l’IA ? Vous payez la facture environnementale
Maintenant, parlons de vous. Peut-être que vous êtes freelance et que vous utilisez ChatGPT pour rédiger vos emails. Ou que votre boîte automatise ses campagnes marketing avec des outils dopés à l’IA. Chaque fois que vous interrogez un modèle comme celui de xAI, vous consommez de l’électricité.
Et cette électricité, aujourd’hui, vient en grande partie de centrales à gaz. Pas très glamour pour une technologie qu’on nous vend comme l’avenir. Vous gagnez du temps, vous boostez votre productivité, mais quelque part à Memphis, une turbine tourne pour ça.
C’est pas de la culpabilisation. C’est juste la réalité. Les centres de données IA explosent. Google construit aussi une ferme solaire de 100 MW dans le Tennessee pour ses propres serveurs. Amazon, Microsoft, tous y passent. Mais la demande croît plus vite que les capacités renouvelables.
Le gaz naturel, c’est pratique. Trop pratique.
Pourquoi xAI mise autant sur le gaz alors qu’elle parle d’énergies propres ? Parce que le gaz, c’est stable. Ça tourne 24 heures sur 24, qu’il pleuve ou qu’il vente. Le solaire, lui, dépend du soleil. La nuit, il ne produit rien. Et même en journée, un nuage peut tout ralentir.
Pour un data center qui ne peut pas se permettre de planter, le gaz reste la solution la plus sûre. Ajouter du solaire, c’est bien. Mais remplacer complètement le fossile demande des avancées majeures dans le stockage d’énergie. On n’y est pas encore.
Musk a même évoqué l’idée d’importer une centrale électrique complète depuis l’étranger pour alimenter le futur site de Whitehaven. Ça montre à quel point la demande dépasse l’offre locale. Et ça pose une question : qui décide de l’allocation des ressources énergétiques ? Les villes ? Les États ? Ou les entreprises tech qui construisent leurs propres réseaux ?
Memphis devient un laboratoire énergétique
Ce qui se passe à Memphis, c’est un avant-goût de ce qui attend d’autres villes. Les géants de la tech ont besoin de puissance. Beaucoup de puissance. Et ils sont prêts à remodeler l’infrastructure énergétique pour l’obtenir.
Le problème, c’est que tout ça va vite. Trop vite pour que les régulateurs suivent. Les autorisations pour 15 turbines sont vite devenues 33 en fonctionnement réel. Les promesses d’énergie propre se transforment en projets qui ne couvrent que 2 % des besoins.
Pour les entrepreneurs et les PME qui misent sur l’IA, cette situation a des implications concrètes. Si les réglementations se durcissent, si les émissions des data centers sont plafonnées, les coûts des API pourraient grimper. Certains services pourraient devenir moins accessibles. Ou tout simplement plus chers.
Ce qu’il faut retenir
La ferme solaire de 88 acres de xAI, c’est un pas. Mais un tout petit pas. Elle produira 30 mégawatts alors que le site en consomme plus de 400. Le reste vient de turbines à gaz naturel qui tournent presque non-stop.
Les habitants de South Memphis, eux, respirent un air de plus en plus pollué. Les chercheurs mesurent. Les autorités approuvent. Mais rien ne change vraiment.
Pour vous qui utilisez l’IA au quotidien, cette histoire est un rappel. Chaque requête a un coût environnemental. Et pour l’instant, ce coût est payé en gaz naturel.
Musk promet du solaire. Google aussi. Amazon et Microsoft suivent. Mais la course entre la demande et les capacités renouvelables est loin d’être gagnée.
Questions que vous vous posez peut-être :
Quand la ferme solaire de xAI sera-t-elle en service ?
Aucune date précise. Le projet est en phase d’examen par les autorités de Memphis et du comté. Ça peut prendre des mois.
Est-ce que ça va vraiment changer quelque chose ?
Pas vraiment. 30 mégawatts, c’est moins de 2 % de la consommation actuelle. Et quand le site atteindra sa pleine capacité avec l’expansion prévue, ce sera encore moins.
Pourquoi xAI ne passe pas directement au 100 % renouvelable ?
Parce que le solaire et l’éolien ne suffisent pas encore pour alimenter un data center en continu. Il faut du stockage massif, et on n’en est pas là. Le gaz reste la solution la plus fiable.
Est-ce que ça va me coûter plus cher d’utiliser l’IA ?
Pas tout de suite. Mais si les régulations se durcissent sur les émissions des data centers, les prix des API et des services IA pourraient augmenter.
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